Dix choses que tout batteur d'église doit savoir

Directeur artistique pour Integrity Music, Mick Murray est également batteur dans son église locale et leader de louange. Dans cet article, il aborde plusieurs principes que tout batteur doit connaître tels que le fait de jouer « in the pocket ».


1. Entraînez-vous jusqu’à ne plus faire d’erreur !
Il y a une citation - célèbre mais anonyme - que mon coach de baseball au lycée aimait dire à ses joueurs : « Ne t’entraîne pas jusqu’à bien faire. Entraîne-toi jusqu’à ne plus faire d’erreur. » Cela ne commence ni ne finit au cours des répétitions. Non, cela commence toujours avec vous, lorsque vous travaillez vos enchaînements et souffrez jusqu’à ce que l’instrument et le son vous deviennent aussi naturels que le fait de respirer. Voici la base pour un musicien réellement libre durant la louange, par opposition au batteur focalisé sur sa partition, réfléchissant au prochain rythme. Cela le conduit souvent à échouer au niveau du second point…
 


2. Les transitions sont les portes menant à la réussite ou à l’échec
Vous trouverez des transitions aussi bien à l’intérieur des chants (exemples : intro, outro, passage couplet / refrain, entrée et sortie du pont, etc.) qu’entre les chants (exemple : passer d’un chant rapide à un chant lent, ou inversement). Ces transitions sont des portes qui peuvent édifier ou détruire. Échouer une transition peut parfois impacter toute la série de louange. À moins que vous ne jouiez sur des instrumentales, il y a de fortes probabilités pour que les tempos (troisième point), les arrangements musicaux et les transitions varient d’un leader à un autre et d’une équipe à une autre. C’est pour cela que les répétitions pour le groupe existent. Lorsque tous les membres du groupe savent qu’il faut « tout donner » à l’apogée de la chanson, ou « diminuer une première fois » à la fin du pont, et qu’ils le font collectivement avec autorité, cela donne un véritable sens de conviction à la chanson et à la série. Cette assurance est ressentie par la congrégation. Manquer ces transitions peut être si douloureux, que vous aurez envie de vous cacher dans la grosse caisse.

 

 

3. Le métronome est votre meilleur ami
Utilisez-le lorsque vous jouez et lorsque vous répétez ! Allumez-le lorsque vous écoutez de la musique (à l’aide de la fonction « Tap Tempo »), surtout lorsqu’il s’agit de chants que vous vous apprêtez à jouer le dimanche. Si vous avez un iPhone ou un iPad, la meilleure application que j’ai trouvée est               « Tempo ». L’une de ses fonctions les plus intéressantes est de vous permettre de partager par e-mail des séries de tempos enregistrés, ce qui est appréciable si votre église compte plus d’un batteur. Vous seriez étonné de voir le temps que vous pourriez gagner en répétition si chaque batteur arrivait avec des tempos définis pour la série. Je vous recommande vivement d’informer également la personne conservant les partitions semaine après semaine, afin qu’elle note ces tempos, tout comme on le ferait avec les accords.

 

 

4. Focalisez-vous sur le leader !
Restez focalisé sur le leader de louange durant la répétition, ainsi que pendant la louange. Soyez attentif pendant la répétition lorsqu’il dirige l’équipe de louange pour chaque chant, et pendant la louange au cas où il voudrait reprendre une partie de la chanson ou ressentirait le besoin d’amplifier ou d’atténuer certains moments. Un batteur peut rapidement se laisser distraire durant une répétition lorsque le leader travaille avec les chœurs, mais soyez discipliné ! Restez concentré ! En un instant, il pourrait revenir sur le second couplet menant au pont. Vous devez être attentif afin de déclencher le métronome pour unir tout le monde dans la même direction. Un jour, j'ai entendu un batteur célèbre dire : « Le batteur conduit le bus, mais le bus appartient au leader de louange. » Assurez-vous de montrer le chemin avec assurance, mais rappelez-vous que c’est le leader qui dirige.
 


5. Anticipez, anticipez, anticipez !
Nul doute que votre leader exprime, subtilement et/ou manifestement, la direction qu’il s’apprête à prendre. Cela peut être par le langage corporel, les hochements de tête discrets, ou encore en prenant la parole. Apprenez ces signes … apprenez à les anticiper. Une fois de plus, à moins que vous ne jouiez sur une instrumentale, vous devez laisser une marge de manœuvre au leader afin qu’il conduise la série dans la direction dans laquelle le Saint-Esprit le conduit, même si vous suivez une partition. Plus vous serez concentré sur ce qu’il fait avant qu’il ne le fasse, plus le moment de louange sera bon. Si vous déclenchez/arrêtez le click entre les chants afin que le leader puisse exhorter l’assemblée, apprenez à anticiper le moment où il faut le rallumer. Il faut le faire avant que l’intro du prochain chant ne commence. Si vous arrivez à la fin d’un chant, faites attention à la rapidité avec laquelle le leader souhaite que le click soit coupé afin d’entrer dans un moment plus calme. Il veut peut-être juste une guitare acoustique ou la batterie à la fin d’un chant lent. Notre leader de louange principal a l’habitude de taper du pied droit lorsqu’il veut que l’équipe des musiciens intensifie l’atmosphère plutôt que ne l'atténue. Cela dépend bien souvent de l’engagement de l’assemblée. Tout ceci pour dire : Restez concentré et anticipez !
 


6. La dynamique différencie les professionnels des amateurs
Il est vrai que maintenant vous pouvez même jouer durant votre sommeil, vous arrivez à lire dans votre leader de louange comme dans un livre ouvert, mais jouer avec une dynamique est ce qui sépare les professionnels des amateurs. Pour vous donner une image, supposons que vous utilisiez une boîte de huit crayons et une autre de soixante-quatre. Bleu ne signifie pas que c’est uniquement bleu. Par exemple, votre rapidité à passer du premier pont doux au deuxième pont où vous devez tout donner, peut revêtir la première phrase d’une douzaine de « nuances de bleu ». Les chants ont une direction naturelle, comme les bons films. Bâtissez cette direction grâce à une bonne dynamique ! Les meilleurs batteurs du monde vivent dans ce que l’on appelle « the pocket ». Jouer « in the pocket » va au-delà du fait de jouer les bons accords, d’avoir un superbe groove et d’être juste. C’est une expérience dans laquelle vous devenez un canal pour la musique. Les gens font la différence entre un groupe qui joue et un groupe qui joue « in the pocket » parce qu’ils savent qu’il y a une dynamique spéciale dans le jeu. Maîtriser cela avec un bon tempo, et l’on vous invitera à jouer encore et encore.

 


7. C’est un chant ; soyez-en conscient !
Ce n’est pas parce que vous n’avez pas besoin de savoir que le refrain débute en Do majeur ou en La mineur, que vous n’avez pas besoin de connaître      « l’histoire » de la chanson. Prêtez attention aux paroles et au rythme dans la phrase. Votre enchaînement les complète-t-il ? Qu’en est-il de la             « couleur » des cymbales lorsque le leader joue doucement de la guitare à la fin d’un chant ? Vous ne tracez pas juste un chemin ; vous racontez une histoire ! Pensez au voyage du chant Great I am. La manière dont vous jouez le pont reflète-t-elle l’image de « Les montagnes chancellent devant Toi ; les démons courent et s’enfuient » ? Enfin, pour revenir au sixième point,  votre dynamique aide-t-elle également à refléter cette image jusqu’à la fin du  pont ?
 


8. Étudiez le jeu !
Étudiez d’autres batteurs. Regardez des vidéos YouTube. Réécoutez vos prestations si elles sont enregistrées. Partagez ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas avec les autres batteurs de votre église. Lisez des articles. Jouez ensuite jusqu’à trouver votre propre « pocket ». À n’importe quel prix, devenez un étudiant du jeu, un de ceux qui refusent de faire du sur place, un de ceux qui s’assurent de faire de mieux en mieux. Notre église diffuse intégralement chaque culte du dimanche, y compris la série de louange. Alors je regarde à nouveau la série, souvent les lundis matin, et je m’autocritique du début à la fin. Tout comme un quarterback de la NFL regarderait un match. Je sais que j’ai déjà joué la plupart des chants de nombreuses fois auparavant – avec le même rythme et le même schéma – mais je trouve toujours des détails subtils qui me permettront d’améliorer mon jeu la prochaine fois que je jouerai ces chants.

 

 

9. Accordez votre matériel, entretenez-le bien et renseignez-vous  sur les dernières mises à jour le concernant
Cela semble évident, mais malheureusement cela ne l’est pas. Changez vos peaux de fût tous les quatre à six mois, faites attention à ne pas trop serrer les pieds des stands et des toms (afin que le prochain batteur puisse les ajuster facilement, sans risquer de détruire le matériel). Laissez l’endroit plus propre que vous ne l’avez trouvé en arrivant, et si vous laissez tomber cette habitude du café à 3,50 € tous les matins, vous verrez que vous aurez rapidement économisé suffisamment d’argent pour acheter cette cymbale ou cette caisse claire qui vous fait tant envie. D’ailleurs, laissez ce rouleau de scotch … Il ne fait et ne fera jamais partie du kit de batterie ! Mais il s’agit d’un autre sujet … pour une prochaine fois... En attendant, essayez le Moongel si vraiment vous en avez besoin.

 


10. Appropriez-vous votre mix !
En supposant que vous puissiez avoir votre propre mix (avec un casque, des écouteurs intra-auriculaires, ou un ancien moniteur), assurez-vous que ce mix n’est rien qu’à vous. Pour vous permettre de rester focalisé sur le leader, assurez-vous que vous possédez ce dont vous avez besoin dans votre mix et supprimez le reste. Ce n’est pas parce qu’il y a une chorale sur la plateforme que vous en avez besoin dans votre retour (à moins que l’un des choristes ne dirige un des chants bien évidemment). Le fait qu’il y ait une seconde guitare acoustique sur la plateforme s’ajoutant à celle du leader de louange ne signifie pas que vous ayez besoin des deux dans votre mix. Par ailleurs, vous aurez certainement besoin de davantage de click que le reste du groupe. Prenez le temps de choisir et de régler tout cela durant les répétitions. Ajuster un mix pendant la louange est source de distraction, même si vous avez la possibilité de faire vos propres réglages, personnellement j’opte pour beaucoup de click, beaucoup de voix principale, beaucoup de grosse caisse, et le reste en conséquence.
 
Amusez-vous, investissez-vous dans la louange, brûlez quelques calories, et surtout, vivez « in the pocket » constamment !
 

 


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